Si les poissons ne dormaient pas, à quoi servirait le lit des rivières ? Egger Ph.

La santé


Conseils généraux

L'aquarium - et les poissons eux-mêmes - sont naturellement, c'est inévitable, l'habitat de nombreux hôtes indésirables : bactéries, virus, champignons et autres parasites ...

Cependant, habituellement, la plupart des maladies peuvent être évitées dans la mesure où les poissons sont protégés par leur système immunitaire.

Ce n'est que dans certaines circonstances, qu'il conviendra d'identifier, que des organismes pathogènes (bactéries et virus) ou parasitiques (protozoaires, vers parasites ...) peuvent mettre en défaut le système immunitaire des poissons : les plus courants sont le stress, causé par exemple par une eau de mauvaise qualité ou bien inadaptée, une mauvaise alimentation, le harcèlement permanent par d'autres poissons, une blessure, un problème d'origine génétique ...

Si les poissons sont stressés pendant la phase juvénile (mauvaises conditions d'élevage par exemple), les poissons développent davantage de problèmes de santé par la suite : acheter des poissons de qualité chez un revendeur sérieux est la seule solution.

Aussi pour essayer d'éviter l'apparition des maladies - mais ce n'est pas toujours possible ! - on prendra les quelques précautions suivantes :

Maintenir une eau de bonne qualité et adaptée à vos poissons : ni ammoniaque ni nitrites; taux de nitrates le plus bas possible; pH et températures adaptés; disponibilité en oxygène. Des tests permettant de mesurer ammoniaque, nitrites, etc sont disponibles en magasin animalier.

Fournir une bonne alimentation : en quantité raisonnable et variée. Vérifier que tous les poissons s'alimentent normalement : sinon, identifiez la cause du problème.

Eviter d'associer des poissons territoriaux ou notoirement "grignoteurs de nageoires" à d'autres espèces plus placides. En aquarium communautaire, préférer les espèces ayant de bonnes relations intrapécifiques (= entre individus d'une même espèce) et inter-spécifiques (= entre espèces différentes).Disposer d'un bac de taille suffisante pour que la coexistence demeure la plus pacifique possible et planter suffisamment afin de permettre l'établissement de zones de retrait en cas de problèmes.

Eviter d'installer l'aquarium près d'une source excessive de bruit ou près de passages incessants et ne pas taper inutilement sur le verre.

Acheter ses poissons dans une animalerie de qualité est devenu essentiel aujourd'hui : cela permet de réduire le risque d'introduction de poissons malades qui pourraient infecter les autres mais aussi le risque de faiblesse congénitale ou d'anomalie génétique. Certains poissons porteurs d'un grand nombre d'organismes pathogènes peuvent cependant ne pas présenter de symptômes nets (ou même pas de symptômes du tout). Aussi, si on les introduit directement dans son aquarium, ils peuvent ainsi infecter les autres résidents (les plus faibles d'abord). Aussi, mettre ses poissons en quarantaine de 10 à 15 jours est une méthode recommandée par de nombreux aquariophiles.

Table de Diagnostic

Les symptômes sont divisés en deux parties : les symptômes caractéristiques courants sont précédés par la mention (1) et les symptômes secondaires par (2). Regardez d'abord les symptômes principaux et ensuite les autres symptômes, qui pourront éventuellement vous permettre d'affiner le diagnostic*.

Cliquez sur la maladie concernée pour une description complète et des suggestions de traitement.
Les maladies et les traitements décrits ici s'appliquent à tous les poissons d'eau douce, qu'ils soient "d'eau froide" ou tropicaux.

Les maladies sont parfois l'indicateur d'un déséquilibre dans l'aquarium : il est donc prudent de vérifier ses paramètres après l'apparition d'une maladie dans son bac, surtout si plusieurs poissons en sont atteints simultanément ou successivement. Cela consistera à vérifier le taux d'ammoniaque et de nitrites (qui doivent être normalement à 0 mg/l), le taux de nitrates (moins de 50 mg/l, mais certaines espèces peuvent stresser avec un taux plus bas) et le pH (évaluez la stabilité du pH si votre eau est douce).

Le rythme des changements d'eau et la qualité de l'entretien ont leur importance : une maladie a beaucoup plus de chance d'atteindre les poissons si l'hygiène est médiocre. D'autres facteurs favorisant étant : mauvaises conditions de transport, mauvaise acclimatation, absence de mise en quarantaine.


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Hydropisie

Description : Le terme hydropisie ne se réfère pas une maladie en particulier mais à un symptôme - un peu comme la toux est le symptôme d'une maladie - qui fait spectaculairement gonfler l'abdomen du poisson et se soulever les écailles en raison de l'accumulation de fluides.
A ne pas confondre avec une grossesse ou les conséquences d'une suralimentation temporaire, qui ne font pas se soulever les écailles.
Symptômes associés : perte de couleurs, apathie, perte d'appétit, troubles respiratoires, ulcère et rougeurs sur l'abdomen, nage anormale (le poisson est incliné vers l'avant).
Causes directes : bactéries Aeromones hydrophila, Pseudomonas fluorescens, vibrio ... ou virus; plus rarement, déséquilibre alimentaire (ex : nourriture trop riche en protéines) souvent lié à une mauvaise qualité de l'eau. Veuillez vérifier vos paramètres.
Causes indirectes possibles : facteurs de stress (mauvaise hygiène ou acclimatation, alimentation inadaptée).
Gravité : sévère, en particulier parce que les causes sont souvent difficiles à déterminer. Il faut agir le plus vite possible pour optimiser les chances de guérison. Les infections secondaires sont aussi très communes (champignons par exemple). La mise en quarantaine est recommandée.
Traitements : antibactérien du commerce (eSHa 2000™, Temerol™ de Aquascience, Baktopur™ de Sera, Tetra Medica General Tonic™, API Melafix™, Interpet n°9™ ou encore Octozin™ de Waterlife) ou bien prescription du vétérinaire (antibiotiques).
Appliquer une hygiène rigoureuse peut permettre d'éviter la réapparition de cette maladie.
Ne pas oublier de retirer le charbon actif pendant toute la durée du traitement (car il absorberait les médicaments). Il pourra être remis dans l'aquarium à la fin du traitement pour en éliminer les résidus.



Les écailles hérissées en cônes ont pour origine l'accumulation de liquides sous l'abdomen.



Exophtalmie ("oeil saillant")

Symptômes principaux: gonflement de l'oeil, plus ou moins saillant, sous l'effet de l'accumulation de fluides. Le symptôme est le plus spectaculaire vu d'en haut.
Symptômes secondaires : perte de couleurs, ulcère, apathie, perte d'appétit, le poisson atteint s'isole du reste du groupe. Parfois aussi : hydropisie (gonflement de l'abdomen avec écailles hérissées)
Causes directes : bactéries le plus souvent mais parfois aussi virus ou parasites.
Causes indirectes possibles : facteurs de stress (mauvaise hygiène ou acclimatation, alimentation inadaptée). Veuillez vérifier vos paramètres.
Gravité : modérée à sévère. Agir rapidement permet d'optimiser les chances de guérison. Placer les sujets en aquarium de quarantaine est recommandé si la maladie se propage à d'autres poissons.
Traitements : antibactérien du commerce (eSHa 2000™, Interpet n°9™, Temerol™ de Aquascience, Baktopur™ de Sera, Tetra Medica General Tonic™ ou encore Octozin™ de Waterlife) ou bien prescription du vétérinaire (antibiotiques).


Appliquer une hygiène rigoureuse peut permettre d'éviter la réapparition de cette maladie.
Ne pas oublier de retirer le charbon actif pendant toute la durée du traitement (car il absorberait les médicaments). Il pourra être remis dans l'aquarium à la fin du traitement pour en éliminer les résidus.



Pourriture des nageoires
& Erosion de la bouche

Symptômes principaux : les nageoires (très souvent la nageoire caudale) sont érodées, déchirées. Dans la phase initiale, elles apparaissent bordées d'un liseré opaque ou blanc laiteux à l'extrémité. Parfois : nageoires veinées de rouges, hémorragies. L'érosion de la bouche, recouverte d'une masse blanchâtre, est moins commune.
Symptômes secondaires : perte de couleurs, apathie, perte d'appétit, le poisson atteint s'isole du groupe.
Causes directes : bactéries le plus souvent (Flavobacterium columnnare). Parfois : ectoparasite (Pseudomonas).
Causes indirectes possibles : facteurs de stress (mauvaise hygiène ou acclimatation, alimentation inadaptée); surpopulation; dommages physiques (décor ? autres poissons ?); hivernage de poissons rouges japonais à l'extérieur.
Contagieux : parfois, surtout en cas de pollution de l'aquarium (ammoniaque, nitrites ...). Veuillez vérifier vos paramètres.
Gravité : sévère. Il faut agir le plus vite possible car cette maladie évolue rapidement. Si la base de la nageoire caudale est atteinte, le poisson mourra très certainement. Les infections secondaires sont aussi très communes (champignons par exemple).
Traitements : produits du commerce (Témérol™ de Aquascience, Tetra Medica General Tonic™, Baktopur™, Interpet n°9™, Waterlife Octozin™ par exemple) ou prescription du vétérinaire (antibiotiques). Pour les poecilidés (guppies, platies, mollies...), l'usage de sel pour aquarium peut aide à prévenir la réapparition de cette maladie.



Les nageoires de mon poisson repousseront-elles ?
Probablement si les nageoires n'ont pas subi une érosion importante; autrement, la repousse pourra donner une nageoire déformée.
Appliquer une hygiène rigoureuse peut permettre d'éviter la réapparition de cette maladie.
Eviter aussi de mélanger des espèces incompatibles : les nageoires grignotées sont une cause courante d'infection.
Ne pas oublier de retirer le charbon actif pendant toute la durée du traitement (car il absorberait les médicaments). Il pourra être remis dans l'aquarium à la fin du traitement pour en éliminer les résidus.



Mycobactériose (tuberculose piscicole)

Symptôme principal : amaigrissement très progressif du poisson, dont la tête peut alors paraître exagérément grosse par rapport au reste du corps (aspect emacié).
Symptômes secondaires : décoloration, ventre creusé, dos déformé, nage erratique, selles anormales, régression des nageoires et ulcères parfois. Parfois associée à l'exophtalmie ou la pourriture des nageoires.
Causes directes : Mycobacterium / Nocardia
Facteurs favorisants : mauvaise hygiène de l'eau; contamination verticale (de la mère aux alevins).
Contagieux : oui (C'est l'une des rares maladies des poissons qui peuvent passer à l'homme (provoque des nodules extrêmement douloureux). Porter des gants est une précaution indispensable si on suspecte cette maladie ou si l'on a des coupures sur les mains).
Gravité : critique. Isoler le poisson atteint.
Traitements : placer systématiquement le poisson atteint en bac-hôpital. Pas de traitement vendu sans prescription en pharmacie : un vétérinaire pourra éventuellement prescrire un ou plusieurs antibiotiques.
Remarques : le diagnostic est très ardu à établir (seul un vétérinaire pourrait le confirmer grâce à un examen approfondi). Comme bien souvent, les poissons peuvent être porteurs de la maladie sans présenter de symptômes particuliers et déclencher une infection lorsque les conditions sont réunies (stress causé par une mauvaise qualite de l'eau, mauvaise alimentation, etc). Cette maladie résiste à la plupart des traitements. La maladie peut passer d'un individu à l'autre par la nourriture (lorsqu'un poisson est nourri avec un poisson lui-même infecté ou en cas de cannibalisme) mais aussi d'une génération à l'autres chez les poecilidés.



Exophtalmie fongique

Symptômes : la surface de l'oeil se recouvre d'une ou plusieurs touffes cotonneuses blanchâtre et apparaissant assez clairement en relief.
Symptômes secondaires : gonflement de l'oeil, saillant; perte de couleurs, apathie, perte d'appétit, le poisson atteint s'isole du groupe.
Causes directes : champignons Saprolégnia ou Achyla.
Causes indirectes possibles : dommages physiques à l'oeil, mauvaise hygiène, stress. Veuillez vérifier vos paramètres..
Traitements : eSha 2000™, Sera Mycopur™ ou Omnipur™, Tetra FungiStop™, Interpet n°8™ ... Améliorer l'hygiène de l'aquarium peut éviter la réapparition de cette maladie.


Appliquer une hygiène rigoureuse peut permettre d'éviter la réapparition de cette maladie.
Ne pas oublier de retirer le charbon actif pendant toute la durée du traitement (car il absorberait les médicaments). Il pourra être remis dans l'aquarium à la fin du traitement pour en éliminer les résidus.



Lymphocystose

Symptômes principaux : kystes blanchâtres ou rosâtres de 0.4 à 2 mm qui s'accumulent en grappes et donnant l'aspect de minuscules grappes de chou-fleur ou de framboises.
Symptômes secondaires : apathie si le poisson est très infecté. Parfois : hémorragies.
Causes directes : virus lymphocystis.
Causes indirectes possibles : facteurs de stress (blessures, mauvaise hygiène ou acclimatation, alimentation inadaptée).


Traitements : aucun. Si le poisson est peu atteint au niveau de l'extrémité des nageoires, un vétérinaire peut éventuellement pratiquer une ablation. Un complément vitaminé et une hygiène rigoureuse optimiseront les chances de guérison.



Maladie des points blancs (Ichthyophthiriasis)

Symptôme principal : multitude de points blancs (environ 1 à 1,5 mm) ressemblant à des grains de sel ou de sucre apparaissant sur les écailles. Il s'agit de kystes dans lequel se développent les parasites : ceux-ci quitteront leur hôte arrivés à l'âge adulte, tomberont au sol et trouveront alors d'autres hôtes (à défaut, il meurent rapidement).
Attention à ne pas confondre ces symptômes avec ceux de la maladie du velours (lien en bas de page) : les points de la "maladie du velours sont absolument minuscules (dix fois plus petits environ) et peu espacés, donnant à la peau l'apparence du velours, leur couleur allant du jaunâtre au verdâtre selon l'éclairage.
Symptômes secondaires : problèmes respiratoires en cas d'infestation lourde (atteinte des branchies); mouvement accéléré des branchies; hyper-sécrétion de mucus; apathie.
Causes directes : ichthyophthyriasis (protozoaire).
Facteurs favorisants : changements brusques de température (par exemple changements d'eau avec une eau beaucoup trop froide), facteurs de stress (mauvais transport ou mauvaise acclimatation). Veuillez vérifier vos paramètres.
Contagieux : très (mieux vaut traiter l'ensemble de l'aquarium).
Gravité : traitement parfois long mais généralement pas trop ardu à condition de le commencer suffisamment tôt. Il est vivement conseillé de traiter l'ensemble du bac et de respecter strictement la durée préconisée de traitement car la réussite dépend de l'élimination des parasites libres (lorsqu'ils s'échappent du tégument et partent à la recherche d'un hôte, ils sont alors seulement vulnérables). Des souches résistantes aux traitements actuels seraient malheureusement apparues récemment.
Occurence : problème assez courant. Les parasites peuvent être introduits par de nouveaux arrivants mais aussi par des plantes. 
C'est après un stress important (variations excessives de la température, manque d'oxygène, détérioration de la qualité de l'eau ...) que le parasite aura le plus de chances d'infecter le(s) poisson(s). Cela explique que les nouveaux arrivants en sont plus souvent victimes que des poissons établis depuis longtemps et qui ont même pu développer une relative immunité. Des changements d'eau avec de l'eau trop froide pourraient aussi favoriser l'infection par les parasites : il est donc recommandé de faire correspondre du mieux qu'on peut la température de l'eau de renouvellement et celle du bac.
Traitements : produits du commerce (eSha Exit™, Sera Costapur™, Tetra Contraspot™, Punktol™ de JBL, Interpet n°6™, Cuprazin™ de Waterlife, ou à défaut bleu de méthylène (attention car ce dernier peut affecter les plantes et les bactéries du filtre).


L'ajout de sel pour aquarium (1 cuillérée à table pour 15 à 20 litres) peut faciliter le traitement en limitant la prolifération du parasite et ajouter des electrolytes rétablissant la régulation osmotique. Attention à ne pas surdoser le sel en aquarium : IL NE S'EVAPORE PAS (après un changement d'eau, il ne faut donc rajouter que la dose correspondante au volume d'eau qui vient d'être changé. Attention également : certaines espèces de poissons (espèces dites "sans écailles" notamment) ainsi que les invertébrés y sont très intolérantes. Quand le traitement est terminé, des changements d'eau partiels permettront d'éliminer progressivement le sel.
On conseille généralement d'augmenter momentanément et graduellement la température du bac de deux à trois degrés pendant la durée du traitement afin d'accélérer effet le cycle de vie du parasite.
Appliquer une hygiène rigoureuse peut permettre d'éviter la réapparition de cette maladie.
Chez le poisson rouge, attention à ne pas confondre ces symptômes avec les "points de noce" du poisson rouge mâle (poignée de points blancs qui apparaissent pour une courte durée à l'arrière de la tête et sur les nageoires pectorales (aucun autre symptôme associé).



Maladie du velours (Oodinium)

Symptômes principaux : apparition d'une multitude de minuscules point jaunes ou dorés sous un éclairage normal ou fort (mais presque verdâtres si l'éclairage est faible) donnant à la peau l'apparence du velours ou d'avoir été "sablée" avec de l'or. Les points sont beaucoup plus petits que pour la maladie des points blancs (1 mm environ pour les points blancs mais environ 0.10 mm pour la maladie du velours).
Symptômes secondaires : problèmes respiratoires, mouvement des branchies accéléré, rougeurs et irritations; le poisson se frotte parfois au décor et montre parfois un caractère craintif inhabituel. Apathie si l'infection est sévère
Causes directes : minuscules parasites (oodinium) qui se propagent d'un poisson à l'autre sous la forme de spores flagellés.
Facteur favorisants : introduction de poissons porteurs sains ou non du parasite + facteurs de stress (mauvaise hygiène - veuillez vérifier vos paramètres - ou mauvaise acclimatation, alimentation inadaptée, transport) ...
Gravité : traitement aisé à la seule condition de le commencer suffisamment tôt car la maladie peut atteindre les organes internes (difficile à traiter). Très contagieux. Il est conseillé de traiter l'ensemble du bac.
Traitements : produits du commerce (SERA oodinopur™, APB™ de Aquascience, eSha exit™, Interpet n°7™...). Eteindre l'éclairage est aussi très efficace car les parasites, aussi étrange que cela puisse paraître, tirent une partie de leur énergie de la photosynthèse (comme les plantes ou le plancton donc).


L'ajout de sel pour aquarium (1 cuillerée à table pour 20 litres) peut faciliter le traitement : attention à ne pas surdoser le sel en aquarium : IL NE S'EVAPORE PAS. Attention également : certaines espèces de poissons (espèces dites "sans écailles" notamment) et les invertébrés y sont intolérants.
On conseille généralement d'augmenter momentanément et graduellement la température du bac de deux degrés pendant la durée du traitement afin d'accélérer effet le cycle de vie du parasite.
Appliquer une hygiène rigoureuse peut permettre d'éviter la réapparition de cette maladie.



Saprolégniose

Symptômes principaux : développement de touffes filamenteuses ou cotonneuses blanchâtres ou grisâtres.
Symptômes secondaires : parfois : perte de couleurs, apathie, perte d'appétit, frottements contre le décor.
Causes directes : typiquement champignons Saprolegnia mais une infection bactérienne est le plus souvent à blâmer en cas d'érosion de la bouche ou des nageoires.
Facteurs favorisants : le plus commun est une mauvaise hygiène (veuillez vérifier vos paramètres) mais aussi : blessures (mucus endommagé), faible immunité du poisson ...
Gravité : traitement parfois long.
Contagieux : peu (un traitement en bac de quarantaine devrait donc être envisagé si un seul sujet est atteint).
Traitements : traiter la saprolégniose avec un produit du commerce (eSha 2000™, Sera Mycopur™, Sera Ectopur™, Tetra FungiStop™, Interpet n°8™, API Pimafix™, Waterlife Protozin™ ...). 
Pour une moisissure de la bouche, un anti-bactérien sera administré (eSha 2000™, Sera Baktopur™, Interpet n°9™, Temerol™ de Aquascience ...). 
Remarque : le traitement eSha 2000™ est polyvalent et devrait donc convenir aux deux maladies.


Appliquer une hygiène rigoureuse peut permettre d'éviter la réapparition de cette maladie.
Ne pas oublier de retirer le charbon actif pendant toute la durée du traitement (car il absorberait les médicaments). Il pourra être remis dans l'aquarium à la fin du traitement pour en éliminer les résidus.



Lernéose ("vers ancre")

Symptômes principaux : petits parasites visibles de 0.5 à 1.5 mm de long (taille de la femelle, seule visible) et envahissant la peau et les branchies. Le mâle n'est pas parasitique et ne survit pas après la reproduction. La femelle, qui vit le plus longtemps, s'ancre par la tête dans la peau du poisson, s'en nourrit et et y dépose ses oeufs : après l'éclosion, les petits parasites partent à la recherche de leur hôte.
Symptômes secondaires : frottements contre le décor, apathie et perte d'appétit; problèmes respiratoires et même suffocation si les branchies sont infectées.
Causes directes : crustacés parasites (ce ne sont pas des vers donc). Affecte plus souvent les poissons de bassin mais pas exclusivement.
Contagieux : oui.
Gravité : agir rapidement pour éviter la multiplication des parasites (c'est très contagieux par ailleurs). La zone d'ancrage du parasite est fragilisée et favorise l'apparition d'infections.
Traitements : peu de traitements disponibles dans le commerce (on JBL Aradol Plus™, citera Interpet n°12™ ou Waterlife Parazin™) car les traitements utilisés par le passé ont été retirés de la vente pour cause de dangerosité. Certains traitements pour chats et chiens fonctionneraient (exemple : tiguvon) mais il y a nécessité de bien adapter les doses. 
Dans l'hypothèse où il n'y aurait qu'un ou deux parasites, on peut néanmoins les retirer manuellement si le poisson n'est pas trop petit : en le tenant fermement mais sans le serrer dans un linge bien mouillé (pour ne pas endommager les écailles), retirer le parasite grâce à une pince à épiler avant de désinfecter la plaie avec un peu de bétadine. Isoler obligatoirement le poisson atteint pour éviter une contamination des autres poissons par des larves (car il est fréquent que les sac d'oeufs se déchirent, libérant des juvéniles) dans un bac de quarantaine.
Occurence : peu commune mais plus fréquente chez les poissons d'eau froide et surtout en bassin. Bien observer les poissons avant achat.



Vers-ancre parasite : ce n'est que la partie visible !
Toujours bien observer les poissons avant l'achat. Rejeter tout poisson suspect.



Vers branchiaux (Dactylogyrose)
Vers de la peau (Gyrodactylose)

Symptômes principaux: les poissons très atteints se frottent contre le décor (gyrodactylose) et ont des difficultés à respirer (dactylogyrose) - mouvement saccadé des opercules, grandes ouvertes, position sous la surface - ne pas confondre ces symptômes avec ceux d'un empoisonnement à l'ammoniaque/nitrites ou dûs à un manque d'oxygène.
Symptômes secondaires : perte de poids et léthargie, hypersécrétion de mucus ou saignement des branchies, comportement craintif; une infection secondaire des branchies n'est pas à écarter.
Causes directes : vers parasites invisibles sans un microscope (x100), de forme cylindrique et qui infestent la membrane des branchies. Le parasite est souvent présent en tout petit nombre chez un poisson sain (pas de symptôme) mais peut se mettre à proliférer en raison d'un stress par exemple. Le diagnostic ne peut être confirmé définitivement qu'après qu'un échantillon aura été examiné sous microscope.
Causes indirectes possibles : mauvaise hygiène, surpopulation, manque d'oxygénation, faible immunité du poisson (causes diverses) ...
Occurrence : peu commune en aquarium mais davantage en bassin (Koï, poissons rouges).
Traitements : parfois bien difficile. Commencer par un bain de 15 minutes d'une solution de sel à 2,5% pour les poissons qui tolèrent bien le sel. En dernier recours, un bain de permanganate de potassium (3g pour 1000l pendant 24H ou bain flash de 7 mn de 1g pour 20l) est aussi possible. Le vert de malachite est aussi relativement efficace. Attention : ces exemples de traitements sont lourds et peuvent affecter le filtre de votre aquarium. Peu de traitements dans le commerce : JBL Aradol Plus™, ZMF Gyrotox™ de Tetra (attention : ce traitement est déconseillé si le pH de votre bac est inférieur à 7.5 et la dureté de l'eau inférieure à 10°KH).
Gyrodactylus ou Dactylogyrus ? 
Le premier pond des œufs et infecte la peau des poissons; le second est ovovivipare et infeste les branchies.



Vers rouges du guppy (Camallanus)

Symptôme principal : un ou plusieurs vers rouges ou oranges sortent de l'anus du poisson (ceci n'étant que la partie visible du parasite femelle, qui relâche sa progéniture).
Symptômes secondaires : apathie, amaigrissement, sensibilité aux parasites et bactéries pathogènes.
Causes directes : vers parasites intestinaux, le plus courant étant Camallanus cotti (nématodes) qui se nourrissent du sang et d'autres fluides chez les ovovivipares.
Facteurs favorisants : poissons nourris avec des cyclopes (lesquels peuvent être l'hôte intermédiaire de ce parasite).
Contagieux : oui (un hôte intermédiaire n'est pas strictement nécessaire, la contamination directe est également possible).
Gravité : traitement parfois long et ardu si les poissons sont très affaiblis et ne s'alimentent pas.
Occurence : assez rare mais plus commun chez le guppy et les autres ovovivipares. Eviter de nourrir les poissons avec des cyclopes et bien rincer les plantes après achat fait partie de la prévention.
Traitements : placer les poissons en bac-hôpital. Acheter en pharmacie un vermifuge de type fluvermal (1 mg/litre pendant 2 à 5 jours) ou bien dénicher en animalerie le traitement pour poissons Preis Coly Konzentrat™ de l'allemand Preis Aquaristik. Le traitement pourra être ajouté à la nourriture (si les poissons s'alimentent correctement) ou en bain.
Prévention : bien observer les poissons avant achat.





Maladie du Néon
(Sporozoasis myolytica)

Symptôme principal : Certains poissons porteurs du parasite peuvent ne présenter aucun symptôme particulier lorsque le niveau d'infection est faible. Les poissons plus atteints présentent un pâlissement de la robe.
Symptômes secondaires : le poisson s'isole, refuse de s'alimenter (amaigrissement). Nage difficile ou incontrôlée. Infections secondaires comme la pourriture des nageoires. Parfois, lorsque le poisson est déjà très atteint : scoliose.
Causes directes : parasites (Pleistophora hyphessobryconis) qui envahissent les intestins du poisson puis produisent des kystes qui s'attaquent aux issus musculaires, provoquant des nécroses (d'où la couleur de plus en plus blanchâtre des poissons atteints) et des gonflements (déformations musculaires).
Facteurs favorisants : poissons nourris avec des tubifex, poisson en décomposition dans l'aquarium et consommé par les autres poissons, pas de mise en quarantaine après acquisition de nouveaux poissons.
Contagieux : oui.
Gravité : maladie le plus souvent léthale.
Occurence : affecte le plus souvent les néons mais d'autres espèces parfois (certains barbus, danios zèbre, etc)
Traitements : très peu de traitements connus à ce jour. Les seuls que je connaisse sont Aquarium Pharmaceuticals Nala-Gram™ et Jungle Labs Internal parasite Guard™ (très difficiles à se procurer en France à mon avis car ce sont des produits surtout distribués aux Etats-Unis). Isoler systématiquement le poisson atteint en bac de quarantaine car cette maladie passe facilement de poisson à poisson.
Prévention : quarantaine systématique après achat de nouveaux poissons, retirer le plus rapidement possible tout poisson mort pour éviter le cannibalisme et désinfecter les épuisettes. Eviter de nourrir avec des tubifex vivants.


L'ajout de sel pour aquarium (1 cuillerée à table pour 20 litres) peut faciliter le traitement : attention à ne pas surdoser le sel en aquarium : IL NE S'EVAPORE PAS (après un changement d'eau, il ne faut donc rajouter que la dose correspondante au volume d'eau qui vient d'être changé : si vous avez changé 10 litres d'eau par exemple, ne rajoutez qu'une demi-cuillérée de sel). Attention également : certaines espèces de poissons (espèces dites "sans écailles" notamment) ainsi que les invertébrés y sont très intolérantes.



Costiose

Symptôme principal : la peau devient laiteuse, recouverte d'un voile opaque blanchâtre à grisâtre.
Causes directes : protozoaires seulement visibles au microscope (200x ou mieux 400x) envahissant la peau et/ou les branchies des poissons.
Facteurs favorisants : tout facteur de stress (mauvaises conditions de transport, mauvaise hygiène de l'aquarium ...)
Contagieux : oui.
Occurence : rare.
Gravité : comme souvent, les poissons sont souvent porteurs sains des parasites mais le développement des parasites est jugulé grâce aux défenses des poissons. En cas de stress, ils peuvent cependant commencer à proliférer, ce qui est très sérieux.
Traitements : SERA costapur™, Interpet n°7™ ...


On augmentera momentanément et graduellement la température du bac de quelques degrés pendant la durée du traitement.



Maladie des trous

Symptômes principaux: des trous apparaissent sur le corps, en particulier au niveau de la tête. Trainées ou filaments de mucus jaunâtres au niveau des lésions (à ne pas confondre avec des vers parasites !)
Symptômes secondaires : assombrissement de la robe des poissons. Manque d'appétit et amaigrissement.
Causes directes : protozoaires flagellés (Hexamita, Octomitus).
Causes indirectes possibles : le parasite est présent dans les intestins de nombreuses variétés de poissons, en particulier les cichlidés. Les poissons ne présentent heureusement aucun symptôme la plupart du temps, mais peuvent déclencher une infection en cas de stress : surpopulation, mauvaise hygiène, changements brusques de température (veuillez vérifier vos paramètres) et surtout alimentation de mauvaise qualité à laquelle cette maladie est tout particulièrement liée.
Occurrence : affecte le plus souvent les cichlidés mais parfois aussi les gouramis.
Traitements : 
Un traitement au métronidazole (DCI) permet de lutter contre la maladie des trous. Un vétérinaire peut en prescrire. A defaut, on trouve du métronidazole dans un médicament à orientation humaine : le Flagil (par exemple). Le médicament peut être introduit directment dans l'eau du bac ou mélangé à la nourriture. Il faut éventuellement associer le métronidazole à du nifurpirinol, nitrofurazone ou du furaltadone pour lutter contre les surinfections bactériennes.
Posologie de métronidazole:
400 à 600 mg pour 100 litres pendant 3 jours.
Le métronidazole a une durée de 1/2 vie de 8 heures environ (sa concentration diminue de 50% au bout de 8 heures chez l'homme en tout cas !).
Après trois jours, faire un changement d'eau et filtrer sur charbon actif sous peine d'apparition d'effets indésirables.
Dans la nourriture, la dose sera de 1gr pour 100 gr de nourriture pendant 3 à 5 jours.
Veillez à proposer à vos poissons une alimentation de variée et de qualité afin de prévenir la réapparition de cette maladie.
Source: Guide des maladies des poissons de Gerald Bassleer



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